En 1965, Olga Melikoff, Murielle Parkes et Valerie Neale ont été à la tête d’un groupe de parents dont l’action a favorisé la création du premier programme d’éducation bilingue à l’école élémentaire Margaret Pendlebury, située à Saint‑Lambert, une banlieue de Montréal, au Québec. Leur militantisme en matière éducative a jeté les bases du système d’immersion en français au Canada. Les efforts déployés dans ce domaine par Olga Melikoff, Murielle Parkes et Valerie Neale leur ont valu le surnom de « mères fondatrices » de l’immersion en français au Canada.
Comment cela a commencé
Dans les années 1950 et 1960, trois mères au foyer, Olga Melikoff, Murielle Parkes et Valerie Neale, sont voisines dans le quartier de Saint‑Lambert. Elles ne sont pas satisfaites des possibilités limitées offertes à leurs enfants anglophones pour étudier et bien maîtriser le français. Elles s’intéressent de près à ce qu’une éducation linguistique immersive, dans le cadre de laquelle les enseignants s’adressent exclusivement aux élèves dans leur deuxième langue, pourrait offrir à leurs enfants dans ce domaine.
“Notre objectif consiste alors à aider les enfants à démarrer l’étude du français, en utilisant notre méthode “controversée”, à savoir le recours à un enseignant francophone n’utilisant que cette langue dans ses échanges avec un groupe d’enfants anglophones. Dans ce contexte, tout en participant activement à toute une série de jeux, les enfants “absorbent”, sans s’en rendre compte, une nouvelle langue,” dit Melikoff
La percée
Après près de deux ans de pressions publiques exercées par des centaines de parents concernés – en particulier par Olga Melikoff, élue, entre‑temps, membre de la commission scolaire protestante de Saint‑Lambert – sur la commission scolaire du comté de Chambly, cette dernière finit par accepter de gérer une classe de jardin d’enfants bilingue expérimentale, à compter de l’automne 1965.
Les résultats de cet enseignement en immersion s’avèrent prometteurs. Très rapidement, les élèves affichent une maîtrise impressionnante du français. Parallèlement, l’intérêt des parents pour ce type d’enseignement ne cesse de croître. Une deuxième classe de jardin d’enfants est ajoutée l’année suivante, ainsi qu’une classe de première année, en vue de permettre aux enfants du premier groupe du jardin d’enfants de poursuivre le programme d’immersion, au fur et à mesure de leur passage dans la classe supérieure. Le programme d’immersion est mis en œuvre sur la Rive‑Sud en quelques années pour être finalement étendu ailleurs dans la région du Grand Montréal. En 1970, les programmes d’enseignement bilingue se répandent rapidement, partout au pays, sous l’impulsion de la demande des parents.
Leur héritage
L’année 2016 a marqué le 50e anniversaire de la première classe de jardin d’enfants à l’école Margaret Pendlebury et, à la même occasion, de l’enseignement immersif en français au Canada. En 2018, Murielle Parkes et Olga Melikoff reçoivent un prix Sheila et Victor Goldbloom, récompensant des personnes s’étant investies dans le service aux collectivités, attribué par le Quebec Community Groups Network. Il y a actuellement plus de 450 000 élèves inscrits dans des programmes d’immersion française, à travers le Canada.
Source: L’encyclopédie Canadienne